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Qu'est-ce que la maltraitance ?

Les différents types de maltraitance

L’enfant maltraité est victime de violences physiques, d’abus sexuel, de violences psychologiques graves ou de négligences lourdes. Ces différents types de maltraitance peuvent avoir des conséquences plus ou moins graves sur le développement physique, psychoaffectif et cognitif de l’enfant. Dans de nombreux cas, on observe le cumul de plusieurs de ces mauvais traitements. Une attitude ou un comportement maltraitant peut être intentionnel ou non ; chronique ou ponctuel.
On distingue 4 types de maltraitance :

  • la négligence grave ;
  • la maltraitance psychique ;       
  • la maltraitance physique ;
  • la maltraitance sexuelle.

Pour être tout à fait complet, il faut également évoquer deux autres types de maltraitances. Les enfants ne les subissent pas au sein de leur famille mais à l'école ou dans l'institution où ils sont placés. Il s'agit en effet de la maltraitance institutionnelle et de la maltraitance des élèves.

A. Négligence grave

La négligence est un syndrome actuellement bien identifié dans le registre de la maltraitance. Elle consiste en une défaillance (intentionnelle ou par omission) des premières figures d'attachement qui ne peuvent apporter à l'enfant les soins de base nécessaires (Zuravin, 1997).

On identifie 4 types de négligence : physique (nourriture, abri, vêtements), médicale (omission de soins, refus de traitement y compris en santé mentale), déficit d'éducation et de supervision de ses activités, et enfin négligence émotionnelle (Carter, 2007).  
Souvent, cette négligence dite « grave » se déploie sur plusieurs générations : les parents ont eux-mêmes connu des carences qui les rendent moins aptes à assumer leurs rôles parentaux. 
Ainsi, elle s’avère souvent chronique puisqu’elle se répète d’une génération à l’autre et concerne généralement tous les enfants de la famille. Dans certaines situations plus rares, la « négligence grave » peut toucher un seul enfant d’une fratrie.
Par ailleurs, elle peut être liée à un moment de crise familiale ; les conséquences sont alors moins lourdes.

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B. Maltraitance psychique

La maltraitance psychique est certainement la plus difficile à définir et à reconnaitre alors qu’elle peut être très destructrice. Elle est souvent associée à d’autres formes de maltraitance.
La maltraitance psychique s’illustre par une série d’interactions entre le parent et l’enfant au cours desquelles le parent est constamment critique, dénigrant ou menaçant. Le parent peut en arriver à dénier les besoins de son enfant, voire même son existence.

Peu détectable parce que se passant dans le huis clos familial et sans séquelles objectivables, cette violence psychologique atteint l'enfant au plus profond de son être, d'autant qu'il pense que ses parents agissent "pour son bien".

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C. Maltraitance physique

On observe soit des fractures, soit des plaies, soit des traces de coups assénés par les mains ou les pieds, parfois par divers objets. Il peut s'agir également de morsures ou de brûlures, de tentatives d'étouffement ou d'étranglement. Nous mentionnerons également le syndrome de l'enfant secoué aux conséquences très lourdes. Seule la coexistence de plusieurs lésions, d’aspect et de localisation caractéristiques, ainsi que leur répétition et l’absence d’explication plausible de la part de l’enfant ou des parents amènent à suspecter une maltraitance. Il revient alors au médecin de poser le diagnostic. La maltraitance physique n'est souvent que la part émergée de l'iceberg constitué des multiples problèmes familiaux. Elle peut être chronique ou ponctuelle. Certaines familles règlent les conflits en utilisant la violence physique comme solution, voire en tant que "méthode éducative".

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D. Maltraitance sexuelle

La maltraitance sexuelle est définie comme un geste posé par une personne donnant ou recherchant une stimulation sexuelle non-appropriée quant à l'âge et au développement de l'enfant ou de l'adolescent, portant ainsi atteinte à son intégrité corporelle ou psychique alors que l'abuseur a un lien de sang ou qu'il est en position de responsabilité, d'autorité ou de domination avec elle (définition retenue par la Protection de la Jeunesse au Québec, ACJQ, 1995; 2000).

On distingue l'abus sexuel intrafamilial (parent ou membre de la famille élargie) de l'abus sexuel extrafamilial.

On distingue 3 types de maltraitance sexuelle : 

  • abus de la sphère sensorielle (exhibition, vision de matériel pornographique...) ;
  • attouchements sexuels (caresses, demande de masturbation…) ;
  • viol (tentative de viol ou viol avec pénétration anale, vaginale ou orale).

La relation abusive peut démarrer par un abus de la sphère sensorielle et évoluer vers un viol. L'abus sexuel survient généralement dans une dynamique familiale particulière où chaque membre de la famille éprouve des difficultés à garder/trouver sa place. Les conséquences sont lourdes mais vont être variables selon différents facteurs que nous développons dans le syllabus.

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E. Maltraitance institutionnelle

L'aide et la protection des institutions apportées à l'enfant peuvent devenir maltraitantes, notamment lorsqu'elles ne respectent pas le rythme, les besoins (figures d’attachement et milieu de vie stable et sécurisant), les droits de l'enfant et de sa famille.

La complexité des situations familiales, le manque de disponibilité dans les lieux de placement, le turn-over et le manque de formation des professionnels conduit parfois à prendre des décisions discontinues et/ou inadéquates. Ainsi, certains jeunes peuvent être placés dans quatre ou cinq lieux différents sur une période de quelques années suite au manque de place et aux troubles du comportement qu’ils développent en réaction à cette instabilité. Les professionnels n’ont pas souvent les moyens de les encadrer et de leur apporter l’aide psychologique nécessaire. Parfois aussi, une décision de retour en famille prise trop hâtivement est vouée à l’échec. Le parcours institutionnel de l'enfant maltraité peut ainsi devenir maltraitant : instabilité des placements, incohérence des décisions, retours en famille non préparés, ruptures, rejets et abandons successifs, conflits avec les éducateurs ou les familles d'accueil…

L'école peut dès lors incarner un lieu de stabilité pour ces jeunes au parcours chaotique.

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F. Maltraitance scolaire

Les "châtiments corporels" infligés par l'enseignant sont devenus rares depuis quelques décennies. La maltraitance psychique, quant à elle, demeure encore souvent d’actualité. Il peut s’agir de moqueries de la part d’un enseignant vis-à-vis d’un élève maladroit ou peu doué (par exemple, des propos suscitant le rire de la part des autres élèves de la classe), de discours de disqualification à l’encontre des parents (chômage, retards chroniques, matériel jamais en ordre…), d'enfants en retrait, ignorés et "oubliés" au fond de la classe, ou encore de commentaires ironiques entre enseignants sur l'embonpoint ou les vêtements de mauvais goût de certains enfants ou adolescents, etc.

Ces attitudes, à première vue anodines et sans conséquence pour l'enfant, peuvent toutefois le blesser très profondément et durablement en entamant son faible capital de confiance personnelle. Ceux dont on se moque sont souvent les plus fragiles.

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